Claire Zalc, avec Thomas Chopard (EHESS)
S1, 6 ECTS
Migrations et persécutions : comment penser et travailler sur leur articulation ? Le fait migratoire est un enjeu majeur de la période contemporaine ; la mise en place de politiques systématiques de discrimination, persécution et extermination de certaines catégories de populations constitue une donnée fondamentale du XXe siècle. Comment comprendre les relations entre ces deux histoires qui bien souvent s’ignorent ? Notre séminaire vise à interroger les liens entre migration et persécution, à travers plusieurs champs d’étude. Il se centre sur l’étude de trajectoires migratoires de groupes d’individus soumis à la persécution et interroge les frontières entre les catégories de « migrants », « étrangers » et « réfugiés ». L’enjeu consiste à considérer les mobilités contraintes comme l’une des dimensions majeures des persécutions et à interroger la « fabrique » des populations soumises aux catégories qui régissent la migration.
En accordant une large place à l’analyse de sources, on donnera à voir comment les différentes assignations identitaires s’instituent comme enjeu et instrument des politiques de persécution mais aussi comment les migrants s’approprient, refusent ou jouent avec elles. Aborder l’histoire des migrations autour de cette dialectique entre identifications et appartenances nationales conduit à réfléchir à l’expression de définitions de soi décalées en regard des catégories étatiques et donc à s’interroger sur les marges de manœuvre dans les interactions entre étrangers et administrations.
Cette année sera plus particulièrement consacrée à l’étude de de trajectoires individuelles et collectives de migrants victimes de persécutions dans et entre différents espaces sociaux, nationaux et impériaux, en particulier la France et l’Europe de l’Est (Pologne, URSS...). La reconstitution de parcours migratoires, à partir de sources produites par une série de confrontations entre individus, états et institutions, invite à une réflexion sur l’histoire globale des relations ordinaires des relations entre les migrants identifiés, discriminés ou persécutés et les institutions dans le monde de la première moitié du vingtième siècle.
En abordant ces questions dans une perspective transnationale, nous portons une attention particulière à la variété des modes de désignation, de qualification et d’expression des appartenances dans les sources, qui témoignent d’auto-identifications spontanées, de méconnaissances, d’incompréhensions et parfois de résistances aux classifications administratives.
Le programme détaillé des séances, non encore disponible, pourra être consulté ici : https://lubartworld.cnrs.fr/seminaire-migrations-et-persecutions/
Les séances durent trois heures. Il est demandé aux étudiant.e.s une participation active aux discussions de chaque séance, ce qui suppose à la fois assiduité, lecture critique et active des principaux textes abordés et préparation des dossiers d’archives préparés pour chaque session. Un exercice de présentation de sources sera exigé au cours du semestre. Le séminaire est ouvert à tous, sans niveau de connaissances particulières.
Mémorial de la Shoah, 17 Rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris, France, métro Saint Paul (à confirmer)
Mercredi 15h-18h
Première séance : 8 octobre 2025