Valérie Theis
S2, 6 ECTS
Ce séminaire d’histoire médiévale est destiné aux étudiantes et étudiants de master et de doctorat mais aussi aux collègues qui souhaitent s’interroger collectivement sur les potentialités et les limites de certains grands types documentaires qui sont au cœur de la pratique de la recherche. Il ne s’agit pas d’un cours d’initiation aux sources médiévales.
Le titre du séminaire renvoie à un livre de 1992, Un meurtre, une société, dans lequel Bernard Guenée tentait de reconstruire la société du début du XVe siècle en partant des sources narratives ayant évoqué l’assassinat du duc Louis d’Orléans en 1407. Cette ambition, qui était un programme autant narratif que scientifique, correspond à une manière d’écrire l’histoire dont on connaît l’efficacité sur ses lecteurs mais aussi les limites.
Comme l’an dernier, mais sur la base de séances différentes, plusieurs chercheuses et chercheurs reviendront sur une de « leurs sources », afin de s’interroger sur les formes spécifiques d’accès à la compréhension du monde social qu’elles rendent possibles. Ils/elles montreront également comment ils/elles s’efforcent d’intégrer les biais, les manques ou les incertitudes d’une source particulière à leur analyse et à leur mode d’écriture afin d’en faire une ressource pour l’approfondissement de la connaissance des sociétés du passé.
Chaque séance sera enfin l’occasion de réfléchir aux impensés de la notion de « source », qui conduisent parfois à une naturalisation des matériaux sur lesquels travaillent les historiennes et historiens, au détriment de la prise de conscience du caractère construit et de la matérialité de ces derniers. On verra ainsi ce que change à la pratique de l’histoire le fait de considérer les matériaux historiques comme des constructions, des points d’arrivée d’une multiplicité de processus naturels et sociaux, d’usages et d’interprétations, qui font qu’ils ont eux-mêmes une histoire, dont les chercheuses et les chercheurs ont tout à gagner à tenir compte.
Validation : assiduité et rédaction d’un texte s’inspirant de la grille d’analyse du séminaire pour présenter un type de source, choisi par l’étudiante ou l’étudiant, au sein des matériaux sur lesquels il ou elle fait sa recherche. Pour cette raison, le séminaire n’est pas validable avant le niveau master. Le séminaire est en français, mais le travail de validation peut être rendu également en anglais ou en italien.
Salle d’Histoire
Jeudi 16h-19h00
8 séances à partir du 23 janvier 2025 : 23 et 30 janvier, 6 et 20 février, 13 et 27 mars, 3 et 10 avril.
Programme 2024-2025 à venir
Programme 2023-2024
- 25 janvier 2024
- Introduction, Valérie Theis
- 1er février 2024
- « Une carte, une société ? La vue figurée de la baronnie de Sévérac-le-Château (Rouergue, 1504) », Juliette Dumasy (Université d’Orléans, POLEN)
- 29 février 2024
- « Le métal à la source : objets, méthodes et apports d’une approche interdisciplinaire de la métallurgie médiévale », Lise Saussus (EHESS, CRH)
- 14 mars 2024
- « Ce que racontent les comptes : usages institutionnels et usages historiens des comptes de la papauté d’Avignon », Valérie Theis
- 21 mars 2024
- « Matérialité(s) des textes et histoire sociale de l’écrit : le terrain d’enquête des cartulaires médiévaux », Pierre Chastang (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, ISP ENS Paris-Saclay)
- 28 mars 2024
- « Les collections de lettres médiévales (XIIe-XVe siècle) : entre école et chancellerie, modèle et pratique, retraitement et invention », Benoît Grévin (CNRS/EHESS, CRH)
- 25 avril 2024
- « Les enquêtes dans la Provence médiévale : itinéraires historiographiques et enjeux méthodologiques », Laure Verdon (Aix Marseille Université, TELEMMe)
- 2 mai 2024
- « Entre histoire sociale et histoire de l’art, l’œuvre comme document. Autour de la Madone Rucellai de Duccio (1285) », Etienne Anheim (EHESS, CRH)