Les parcs nationaux algériens (1921-1962). Une histoire environnementale de la conservation coloniale.
Inscrit depuis septembre 2022, sous la direction de Guillaume Blanc (Rennes 2) et d’Hélène Blais (ENS)
Cette thèse a pour objectif de retracer l’histoire des parcs nationaux d’Algérie, envisagés comme instruments et révélateurs du gouvernement colonial de la nature et des hommes, de leur création (1921) à l’indépendance de l’Algérie (1962). Dans le sillage de l’histoire environnementale des empires et de l’histoire du fait colonial en Algérie, nous interrogeons le degré d’efficacité des politiques coloniales en général, et en particulier les formes de gestion des parcs issues de la rencontre avec une résistance algérienne plus ou moins tenace. Nous tentons de répondre à cette question en étudiant les rapports sociaux qui se nouent autour de la construction de ces parcs et au fil des luttes pour leur appropriation. Nous nous intéressons aux relations entre les pouvoirs publics et les habitants des parcs, et plus largement aux rapports que nouent l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion et la fréquentation des parcs. Pour cela, nous abordons les parcs nationaux d’Algérie à travers trois dimensions. Nous les considérons, dans une perspective institutionnelle, comme des outils de gouvernement de la nature et des hommes par les autorités coloniales. Ensuite, dans une perspective culturelle, nous les analysons comme les supports de représentations normatives de la nature algérienne. Enfin, dans une perspective matérielle, nous étudions la nature des parcs comme une ressource sujette à des tentatives d’appropriation concurrentes entre colonisateurs et colonisés. Nous nous appuyons pour cela sur les archives produites par les acteurs européens et algériens de la nature, gestionnaires, scientifiques, gardes, agriculteurs et visiteurs.