Alors que les logiques d’exclusion ont été étudiées sous de multiples angles, la question du civisme n’a encore jamais fait l’objet d’une étude ciblée. Le terme, qui émerge sous la forme de néologisme en 1790, est pourtant omniprésent dans le vocabulaire et les pratiques révolutionnaires, notamment au travers de l’attribution des certificats de civisme.
Au croisement de l’histoire microsociale, de l’histoire intellectuelle et de l’histoire matérielle des pratiques politiques, le projet s’articule autour de trois grands axes de recherches : une enquête épistémologique visant à éclaircir le (ou les) sens de la notion de civisme, une enquête au ras du sol sur les modalités concrètes de validation et de preuve du civisme via les sections, et, enfin, une recherche sur les utilisations concrètes et sociales du civisme, entendu comme un capital permettant aux individus qui ont réussi à en faire la preuve de s’élever dans la société, en reprenant des logiques comparables à celles du crédit.