Environnement. Une histoire (post)coloniale (19e-21e siècles)
Hélène Blais (ENS) & Guillaume Blanc (Université Rennes 2)
S2, 6 Ects
Délimiter et administrer des territoires dits naturels, définir et imposer des « bons » usages et des « bonnes » représentations de l’environnement, exploiter des ressources au bénéfice de certains ou exclure de leur usage certaines populations : les rapports sociaux à l’environnement sont toujours le produit de rapports de pouvoir. Et ce d’autant plus en contexte impérial. La colonisation européenne fut le vecteur de luttes socio-environnementales permanentes qui seront abordées dans ce séminaire au prisme d’un double questionnement : qu’est-ce que les empires ont fait à l’environnement, et en retour, qu’est-ce que l’environnement a fait aux empires ? Cette réflexion sur la nature saisie par un pouvoir qu’elle transforme en retour permettra aussi, surtout, de penser l’histoire des sociétés d’anciennes colonies d’Afrique, d’Asie ou des Caraïbes au-delà d’une chronologie eurocentrée qui sépare le temps colonial du temps postcolonial. Façonner la ville, étudier et expertiser l’environnement en circulant de pays en pays et de continent en continent, mettre l’ingénierie naturaliste au service du développement, exploiter les ressources de la mer et des grands lacs, construire l’extractivisme industriel, travailler la nature et travailler dans la nature, résister à l’emprise sur la nature, se réapproprier, ou pas, les manières coloniales de gouverner la nature : ces dynamiques socio-écologiques sont le produit d’acteurs et d’actrices, d’actions et de connexions dont l’histoire peut être restituée sur la longue durée contemporaine, du milieu du 19e siècle, jusqu’au temps présent. Nous tenterons d’explorer ces pistes en revenant sur les débats historiographiques en cours et en présentant des dossiers de recherche.
2024-2025
Mardi, 14h-17, les 28 janvier, 4 février, 11 février, 18 février, 11 mars, 25 mars
+ atelier de recherche 9h-16h le 8 avril