Eugenia Palieraki (CY Cergy Paris Université), Geneviève Verdo (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
S2, 6 ECTS
Destiné aux étudiants de M1 ou M2, familiers ou non de la région étudiée, ce séminaire a pour perspective de replacer l’Amérique Latine dans un contexte large, primordialement euro-américain, dont elle est partie prenante depuis la Conquête. C’est en effet dans la continuité des empires ibériques que se forment, au XIXe siècle, les États-nations constitutifs d’une région que l’on désignera, dès les années 1840, sous le nom d’ « Amérique Latine ». Émancipés, pour la plupart, de leurs anciennes métropoles impériales, ces nouveaux États sont résolument ouverts sur le monde atlantique, en même temps qu’ils font parfois l’objet de tentatives hégémoniques de la part des puissances européennes et des États-Unis. Les liens forgés avec ces deux régions – ainsi qu’au-delà, avec l’Afrique et l’Asie – donnent lieu à de multiples circulations d’hommes, d’idées, de marchandises et de capitaux, de savoirs et de pratiques, qui connectent entre eux les pays latino-américains et le contexte englobant.
L’approche transnationale a pour effet de relativiser le cadre national et régional dans lesquels l’historiographie latino-américaniste est longtemps restée enfermée. Décloisonner l’histoire de l’Amérique Latine permet d’en relativiser le caractère censément « exotique » et de questionner la diversité de ses assignations culturelles. En mettant l’accent sur les acteurs individuels et collectifs, tout autant que sur les États et les communautés, il s’agira de montrer que, dès le XIXe et tout au long du XXe siècle, la région participe pleinement des courants globaux de pensée, en même temps qu’elle contribue à les forger.
Les séances du séminaire seront ainsi articulées autour de « moments » où les circulations, connexions et phénomènes transnationaux s’avèrent cruciaux : les révolutions d’indépendance, les années 1860 et les tentatives de reconquête impérialiste, le moment 1898, la révolution mexicaine, l’entre-deux guerres et la polarisation du monde atlantique, les années 1960-1970, des circulations révolutionnaires aux dictatures.
Chaque séance s’organisera autour d’un exposé magistral de mise en contexte et d’éclairage historiographique, suivi d’une discussion collective à partir d’un ou deux articles. La connaissance de la langue espagnole (ou portugaise) est un plus sans être un pré-requis : des textes en anglais ou en français seront également proposés.
Salle Histoire
Mercredi 13h-16h
Première séance : 25 janvier 2023